François Hollande rend visite à Jacques Chirac en Corrèze

14/08/2012 13:55

François Hollande est retourné dans sa Corrèze, deux mois et demi après son élection présidentielle. Il a rendu une visite remarquée à Jacques Chirac.

 

AFP/PIERRE ANDRIEU / POOL

Deux mois et demi après son élection, François Hollande a renoué avec la Corrèze, marquant son «attachement» à son ancien fief, où il a aussi rendu une visite « amicale » et hautement symbolique à l'ancien chef de l'Etat, Jacques Chirac, dans son château de Bity.

"Fidélité et amitié"

Un retour aux sources pour le chef de l'Etat qui, le soir de sa victoire le 6 mai, avait prononcé son premier discours de président élu à Tulle. « C'est un déplacement de fidélité, d'amitié », a-t-il confié samedi matin en parcourant pendant plus de deux heures les marchés de la ville, sous un soleil radieux.

Cliquez ici !

"Ce lieu plein de souvenirs et d'attachements"

Accueilli chaleureusement par ses anciens administrés plus enclins à l'appeler « François » que « Monsieur le président », François Hollannde a rappelé sa promesse de « revenir régulièrement » dans « ce lieu plein de souvenirs et d'attachements ».

"Je vais voter pour lui"

Il y a un an, le 11 juin 2011, toujours à Sarran, Jacques Chirac avait apporté à celui qui n'était encore que candidat à la primaire PS un coup de pouce inattendu. « Je vais voter pour lui », avait-il lancé en évoquant ses qualités de "chef d'Etat". Une boutade, avait ensuite voulu minimiser son entourage.

"Une visite amicale"

« C'était une visite de courtoisie que je voulais faire, je savais qu'il était en Corrèze, j'y étais également. Je pensais que c'était une belle idée de faire cette visite amicale », a commenté François Hollande auprès de la presse, précisant que la rencontre avait été organisée il y a deux jours. « Je ne voulais pas faire de politique en venant le voir », a-t-il précisé.

Un entretien de 3/4 d'heure

« Ils ont parlé de choses et d'autres, comme ils avaient l'habitude de le faire auparavant. C'est-à-dire d'une manière très amicale et très libre », a indiqué pour sa part l'épouse de l'ancien président Bernadette Chirac, présente lors de l'entretien qui a duré trois quarts d'heure.

Vichy "une faute de la France"

Bien qu'affaibli par la maladie, Jacques Chirac était plutôt en forme. Les deux hommes ont évoqué tour à tour le département, la vie politique, le discours du Vel d'Hiv, que François Hollande doit prononcer dimanche. C'est la première fois qu'un président de gauche va s'exprimer après Jacques Chirac, a relevé un proche du chef de l'Etat, soulignant qu'il y a 17 ans, en juillet 1995, Jacques Chirac avait été le premier à reconnaître que cette rafle organisée par Vichy « était une faute de la France ».

"Chacun son style"

Tout en se défendant de vouloir l'imiter, le président de la République a volontiers reconnu des qualités à son prédécesseur, à qui il est souvent comparé, pour son engouement à aller au contact des Français. « Chacun son style, son tempérament, sa façon de faire, ses idées. Mais Chirac avait un côté direct qui, d'ailleurs, lui a permis d'être élu sur une terre plutôt radical-socialiste et même communiste », a souligné le président socialiste

Bain de foule lors du Tour

Pendant deux jours, le chef de l'Etat, venu sans sa compagne Valérie Trierweiler, s'est affiché en digne héritier de l'ex-président. Vendredi, à Brive-la-Gaillarde, à l'occasion de la 18ème étape du Tour de France, il s'est offert un long bain de foule. Gardant ses habitudes d'avant l'Elysée, il a ensuite passé la nuit dans son ex-modeste permanence de Tulle.

"Des temps plus délicats"

« Je ne veux pas me détacher du lieu où j'ai été longtemps élu, ni des Français », a confié, entre poignées de main et embrassades, l'ancien député et président du conseil général de Corrèze, accompagné de ses successeurs, Sophie Dessus et Gérard Bonnet.

Mais le chef de l'Etat n'a pas non plus caché les difficultés à venir. « Je sais qu'il y aura des temps qui seront plus délicats, des moments où il y aura des colères ». Avant d'ajouter : « Et je les comprends ces colères quand il y a des suppressions d'emplois, des entreprises en difficulté », a-t-il dit en référence aux 8.000 suppressions d'emplois chez PSA.

Par Actu France-Soir (AFP)