Bactérie GFAJ-1 : Développée à partir d'arsenic mais pas que...

14/08/2012 13:57

Des études américaines ont récemment réfuté la théorie d'une bactérie capable de se développer uniquement à partir d'Arsenic.

 

La bactérie GFAJ-1 a été découverte dans les sédiments du lac Mono en Californie
La bactérie GFAJ-1 a été découverte dans les sédiments du lac Mono en Californie AFP/GABRIEL BOUYS

L'arsenic ne suffit pas. Deux études, publiées dimanche dans la revue Science, révèlent que la bactérie GFAJ-1 a certes besoin d'arsenic pour se développer mais également d'autres éléments. Une conclusion qui va ainsi à l'encontre d'une précédente étude controversée. Dévoilée il y a dix-mois, celle-ci affirmait en effet la découverte d'une nouvelle forme de vie qui se développerait uniquement avec de l'arsenic. Les auteurs des dernières études menées sur le sujet sont, quant à eux, parvenus à montrer que cette bactérie a besoin de petites quantités de phosphate pour parvenir à se développer et qu'elle ne peut pas remplacer le phosphore par l'arsenic pour survivre. Le phosphore est effectivement l'une des six molécules dont dépend toute forme de vie sur Terre. Parmi elles figurent l'oxygène, l'hydrogène, l'azote, le carbone et le souffre.

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A noter : la bactérie GFAJ-1 a été découverte dans les sédiments riches en arsenic du lac Mono en Californie. Celle-ci s'est ensuite retrouvée au coeur d'une vive controverse après que des scientifiques ont, en 2010, indiqué que ce micro-organisme était en mesure d'incorporer de l'arsenic dans son ADN lorsque le phosphore n'était pas disponible.

Des résultats contestés

Les travaux effectués sur cette étrange bactérie, menés par une équipe de chercheurs financée par la NASA et dirigée par Felisa Wolfe-Simon, une astrobiologiste de l'Institut de géophysique américain à l'époque, avaient été publiés le 2 décembre dans Science. Mais suite aux vives critiques émises par la communauté scientifiques sur ces conclusions, l'équipe de la revue scientifique a décidé de poursuivre ses recherches. Ses deux études alors menées ont ensuite toutes deux réfuté la conclusion de la précédente. La première - conduite par Tobias Erb de l'Institut de microbiologie de Zurich, en Suisse - a en effet montré que la bactérie GFAJ-1 a besoin d'une certaine quantité de phosphate (contenant du phosphore) pour pouvoir se développer et ce, même si elle est capable de survivre dans un environnement contenant de fortes teneurs d'arsenic et de faibles quantités de phosphate.

La seconde recherche - dirigée par Marshall Reaves de l'Université de Princeton (New Jersey, est) - confirme elle aussi l'absence d'indication que des molécules d'arsenic se sont substituées au phosphore dans l'ADN de la bactérie.

 

Actu France-Soir (Avec AFP)